28 février 2006


dimanche
lundi

09 février 2006

KTM éditions

"Madame,


Notre comité de lecture a lu avec attention votre manuscrit intitulé Chronique d'une jeunesse sublimée .
Malheureusement, celui-ci n'a pas été retenu.

Si vous souhaitez que nous vous le retournions, merci de nous adresser une enveloppe grand format timbrée 1€45 (pas de chèque) sous 1 mois, délai au-delà duquel celui_ci sera détruit.

Cordialement

Le service des manuscrits"

06 février 2006

l'absolu...ment

"Si l'on veut trouver l'absolu incarner à l'état pur, on se trouve confronté à la mort et au néant: le vivant est forcément imparfait et périssable. Cela explique la prédilection de l'imaginaire humain pour les états extrêmes: ils constituent l'emblème le plus sûr de l'absolu."

" Il en va de même de tout amour; l'absolu n'est pas déjà là, situé en dehors de nous, attendant qu'on vienne le cueillir, il doit être fabriqué à tout instant: le hasard d'une rencontre devient la nécessité d'une vie; mais il peut disparaître tout aussi facilement."

Tzvetan Todorov ,les aventuriers de l'absolu, robert laffont

05 février 2006

easy rider


si tu croises cet homme , perché sur son vélo, sache qu'il est détenteur du "secret du trésor caché". il pourra te donner un indice précieux pour ta quête si tu lui dis " be kulte"... don't forget..."be kulte"...

02 février 2006

le mois de la douleur



Il se réveille en sueur. Les yeux rouges et pleins de larmes, le rêve l’habite encore. Il se réveille avec cette certitude : l’on entre dans le mois de la douleur, de la commémoration , de la culpabilité. Papa est mort il y a un an. Un jour après son anniversaire. Une semaine après qu’il l’a vu pour la dernière fois debout. Et puis sans fin, c’est l’horreur qu’il faut voir, vivre, revoir , revivre. La violence de trouver un corps à moitié mort. A moitié nu. Sur le sol froid de la chambre. Le bras crispé sur la poitrine. Les yeux grands ouverts. Le sang par terre. Le sang de la langue à moitié coupée .
bande son : jeff buckley "hallelujah"

01 février 2006

(...)


_J’pense pas. Elle est un peu plus âgée que nous. C’est une peintre…mais c’est fini aussi…Je n’ai pas très envie d’en parler. Bon, ton jeu, tu me l’expliques ?
Silence.
_Ok : c’est assez simple en fait. Tu prends un morceau de paille, assez petit, et le but est de le faire passer à ta voisine sans qu’elle te touche. Si tu touches, tu bois ; Ok ?
_Ok, j’ai compris.
_C’est parti !
Le jeu commence par Alex et Titi : je serai donc la dernière à passer. Néanmoins je rougis car je pense à Mel qui me passera la paille. Une nouvelle fois, comme si elle était capable de pressentir mes inquiétudes elles se penchent vers moi.
_Nous sommes les dernières à passer.
_Ouais, ça nous laisse le temps d’observer les meilleures techniques.
Nous nous sourions. J’apprécie son calme et sa retenue. Avoir parlé de toi me laisse un peu mélancolique. Paradoxalement, la présence de Mel m’apaise…

6
Alex passe la paille à Titi, mais celle-ci déjà bien échauffée par le champagne, ne peut garder son sérieux. Elles s’embrassent fougueusement, oubliant le prétexte qui a rapproché leurs visages.
C’est la première fois que je les vois s’embrasser. A vrai dire leur amour saute aux yeux. Me saute aux yeux.
Je me demande une nouvelle fois si toi je t’ai aimée comme elles s’aiment à cet instant. Je ne sais plus mais la sensation que j’en garde fait naître un soupir qui semble en dire davantage. Si aimer c’est tout donner et tout dévoiler, alors je ne t’ai pas aimée. En revanche si c’ est une suite de partage –sensations, caresses, mélange des corps- alors ma mise à nue face à toi a été de l’amour.
Le jeu ainsi interrompu laisse dans l’attente la moitié de la table. L’une d’elle, impatiente, se dresse et dit qu’elle a une idée. Elle murmure une phrase brève à l’oreille de sa copine ; cette dernière éclate de rire et dit " ouais trop bon ".Elle relance alors le jeu mais cette fois…avec un glaçon !
Cela me surprend et me dégoûte un peu, à vrai dire. Ce nouveau jeu implique le mélange des salives. Je n’avais pas prévu de partager ma salive avec autant d’inconnues ce soir !
Mel se tourne vers moi et me bredouille des mots que je n’entends pas.
_Comment ?
_Non, je disais c’est puéril. Tu veux qu’on s’échappe ?
_Ouais je veux bien !
Nous nous éclipsons discrètement. Alex et Titi s’embrassent toujours. Les autres filles ont focalisé leur attention sur ce drôle de jeu. Le glaçon passe d’une bouche à l’autre. Quand il devient trop petit, elles le remplacent.
Nous nous arrêtons au bar pour que je reprenne un Malibu Ananas. Elle me demande si ça ne m’ennuie pas que nous sortions un peu.
Je suis surprise à nouveau de ne pas me retrouver seule. Je repense à mon début de soirée. Il me semble qu’il appartient à un autre temps, une autre vie.
Dehors, je vois enfin parfaitement son visage. Elle a effectivement les yeux verts. Elle me sourit et j’aperçois ses dents, blanches, belles et parfaitement alignées. Elle porte un débardeur rouge pâle sur un treillis beige. De grosses chaussures, style Doc Martins. Elle a vraiment un beau visage.
Nous prenons place en face de l’entrée de la boîte. Un long silence d’abord, entrecoupé de petits sourires. Elle semble aussi peu loquace que moi. J’aime les personnes capables de se nourrir du silence. Cependant, lorsque le silence uni deux personnes qui se connaissent aussi peu que nous nous connaissons, le malaise prend vite le pas. J’aimerai tant que nos langues se délient mais je vois bien qu’une force nous retient.
Je prends une gorgée de Malibu et lui demande comment elle se sent.
 
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