30 mars 2006

écoute


tender forever, c'est le groupe;the soft and the hardcore, ce bel opus. Dans l'air du temps: format court mais personnel et j'ai l'impression qu'ils sont dans ma salle de bain. A découvrir

26 mars 2006

c'est un fameux trois mâts


le Belém a sa propre histoire, ses propres aventures, il est vieux mais toujours aussi beau. Son nom est déjà une invitation à l'ailleurs, un peu d'Amazone en méditerranée.

22 mars 2006

premier travail

Personnages

Homme noir
La jeune femme

L’homme aux chiens
La jeune femme du Léthé
Le chauffeur de taxi

Synopsis
Cadre : une ruelle sombre
Une jeune femme nue est déposée dans une camionnette par un homme accompagné de deux chiens. Un homme noir, l’air affable, se tient à l’arrière de la camionnette. Le premier homme paie la course et signale où le chauffeur doit déposer la jeune femme.
Début du huis clos.
Pris par l’intensité corporelle de la jeune femme, l’ homme est totalement subjugué par l’image de celle-ci. Il entame une logorrhée qui semble sans fin, alors que la jeune femme, elle, reste absolument muette.

Un homme accompagné de deux chiens et d’une jeune femme approchent d’une camionnette. L’homme installe la femme à l’arrière du véhicule. Il semble dire quelques mots au chauffeur et lui donne de l’argent.
Il referme la porte puis s’éloigne.
La camionnette démarre.

A l’arrière de la fourgonnette , le huis clos commence entre la jeune femme et l’homme noir qui s’y trouve.

Homme noir : Bonjour. Je n’ai pas de musique ; j’espère que ça ne vous manquera pas ?
Dans mon pays, j’veux dire dans mon pays d’origine, ce sont les femmes qui chantent. Ce sont elles qui décident de l’humeur des gens ou de l’ambiance d’une journée. Elles chantent pour dire leur amour, pour dire leur joie mais également pour exprimer leur peine et tout ça. Elles chantent aussi pour les morts . Vous savez en Afrique les femmes sont sacrées. Elles sont la représentation de la Terre : la fertilité , le don, et …les changements d’humeur !!!!

Rire
Homme noir : J’aime beaucoup le jeu des femmes fades, enfin des femmes blanches ; elles ont appris à rajouter des couleurs et des lumières à leur visage.
Plus jeune ma mère m’a dit qu’il y avait en fait quatre mondes. C’est surprenant non, vous, ne trouvez pas ? D’après elle, il y a le monde des Hommes, celui des Femmes, celui des Anciens et enfin, le monde des Esprits. J’aime cette idée.
C’est sûr , y a rien qui prouve ce que dit ma mère, mais j’la crois quand même. Les femmes ne parlent pas souvent chez moi et parfois leurs mots sont obscurs mais elles ressentent le monde puisque ce sont elles qui le créent jour après jour.
Vous savez, le soleil ne brille pas de la même manière ici que dans mon pays. Ici, il est fade. Je peux le fixer, il ne me brûle jamais les yeux. Vous avez déjà essayé de fixer le soleil ? Quand j’étais jeune et que je marchais encore pieds nus sur le sable brûlant, j’essayais de fixer mon regard sur cette grosse boule indéfinie qui brûlait ma peau et qui brûlait ma terre. Ben, croyez moi ou pas, c’était pas possible.
Nous ,en Afrique, on connaît le vrai soleil. Le soleil est un dieu pour nous. Il est viril notre soleil. La Terre est femme. Le Soleil est Homme.
Plus jeune, les anciens m’ont raconté les origines du monde. Faut pas croire , mais le monde s’est créé de la même manière que les hommes et les femmes le font depuis toujours…oui, oui, oui.
J’peux vous raconter l’histoire du dieu-soleil… ?
Nouveau silence.
Homme noir : Ecoutez un peu ça. Je le connais par cœur depuis la première fois que je l’ai entendu :
« Après la seconde prière, tu verras le disque solaire se déployer et tu verras pendre de lui le phallus, l’origine du vent ; et si tu tournes ton visage vers l’Orient, il s’y déplacera, et si tu tournes ton visage vers l’Occident, il te suivra. »
Nous, nous savons regarder le Dieu-Soleil. Ici, je crois que c’est parce que vous ne regardez pas le soleil de cette manière qu’il a perdu sa virilité. J’pourrai vous apprendre à le regarder comme on regarde un homme…Enfin, j’veux dire, apprendre à le regarder comme le symbole de ce que la femme doit désirer : la force, la virilité et tout ce qui va avec.
Silence
Homme noir : Dans mon pays, le nom de ma tribu veut dire « enfants de la Terre et du Soleil ». Ici, les noms ne veulent plus rien dire. Vous les avez usé comme votre soleil.
Vous savez, j’aime être ici. On a l’impression que tout y est possible. Tout paraît accessible, à porter de mains. Dans mon pays, on continue à désirer le soleil parce qu’il n’y a rien d’autre à désirer. Il est là, tout le temps, suspendu au-dessus de la Terre.
D’ailleurs ,ici, je trouve que tout est usé. Vous seriez capable de me raconter un seul de vos mythes, là maintenant ? Vous avez vu, moi j’ai pu vous réciter l’histoire du Dieu-Soleil…mais vous, est-ce que vous pourriez me raconter les origines des hommes fades, j’veux dire des hommes blancs, pardon ? Tout le monde semble avoir oublié. Même l’histoire du thaumaturge de Judée, personne n’y croit plus.
J’vous dis ça à vous, mais c’est pas un reproche que j’vous fais à vous personnellement . J’sais pas, mais j’ai l’impression que j’peux en parler avec vous. Comme si y avait pas de tabous , quoi !
Silence
Homme noir : J’ai passé la moitié de ma vie ici, quand même, mais jamais personne ne m’a parlé de vos mythes. Je sais pourtant qu’il y en a , et qu’ils sont toujours vivants, enfin, actifs mais sous d’autres formes.
J’comprends que ça puisse vous surprendre que l’on voue un culte à une boule de feu accroché dans le ciel. Mais bon, ben, franchement, j’trouve ça drôlement bizarre de faire de l’image d’un homme l’image d’un Dieu !!! Ce sont des gens que l’on peut atteindre tous les jours. Ces gens ne sont pas « tabous » comme on dit chez moi. Partout ici, il y a des images de ces images et vous aimez ces images. Moi, c’est ça que je ne peux pas comprendre.
Vous habitez un monde démesuré mais vos dieux sont tout petits, minuscules, fades. Oui, eux aussi sont fades…C’est pas une critique…c’est juste que…à mon avis, à force de ne plus savoir reconnaître la vraie lumière, vous vous tournez vers des petites lueurs, de toutes petites lueurs fades.
Sans lumière, j’veux dire sans la vraie lumière, on dépérit…Enfin, moi j’vois ça comme ça.
Puis ,en plus, vous avez pris l’habitude de vivre la nuit surtout. Tous les masques tombent ici la nuit, sous la lumière des spots artificiels, sous cette fausse lumière.
Du coup, ça me fait penser à autr’ chose…Enfin, bref. J’dois vous ennuyer avec tout ça ? Mais quand même , c’qui me tue aussi, avec cette vie nocturne, c’est que ça chamboule le temps des Hommes. Y a plus vraiment de journées avec des unités séparées. Vous voyez ce que je veux dire ?
Faut savoir respecter l’ordre du monde. C’est mon idée en tout cas.
Chez moi, y a une cérémonie qui a lieu que tous les soixante ans. Vous imaginez ?! Soixante ans. C’est bien ,parce que ça nous permet de mieux compter le temps des Hommes. Le Dieu-Soleil, lui, il est toujours le même ; soixante hivers, soixante étés, soixante printemps, soixante automnes, mais il est toujours là-haut, suspendu dans le ciel.
La dernière fois qu’il y a eu cette fête dans mon village, j’étais rien qu’un tout petit môme, et là, la prochaine fois, si j’peux y aller, je ferai parti des Initiés.
Vous savez, pour nous le monde est Un, mais en même temps plusieurs univers cohabitent. Enfin, comment dire, tout le monde a sa place dans un des univers. C’est impossible que l’on se sente seul, oublié ou tout simplement perdu.
Voilà : quand t’es enfant, chez nous , tu attends l’initiation. Quand t’es initié, tu sais que tu dois prendre une femme ; après tu apprends à chasser et donc tu appartiens à la caste des chasseurs. Puis la Terre fait plusieurs fois le tour du Soleil et tes tempes se recouvrent de cheveux gris, et tu sais que sans t’en apercevoir, tu as appris avec ceux de ton monde. Alors tu es un sage ou tout naturellement un ancien. Mais en tout cas toujours, toujours tu sais que tu n’es pas seul. Il n’y a que le Dieu-Soleil qui soit seul et qui trône dans le ciel. Lui, il est en haut. Nous ,nous sommes en bas.
Ce qui m’amuse, c’est de savoir qui regarde qui, en fait. Est-ce que nous sommes là pour Le divertir ou est-ce lui qui est là pour nous divertir ? Franchement , le monde est comme un grand théâtre. Et ici, c’est encore plus visible que chez moi. C’est pour ça que j’aime aussi être ici.
Quand je suis arrivé, au début, je croyais que personne ne faisait jamais l’amour ici. Ben, c’est comme tabou ici de parler du plaisir du sexe…J’dois vous choquer ?…pardon, mais c’est important quand même. Où donc les mondes des Femmes et de Hommes peuvent-ils le mieux se retrouver que dans un lit !!!!!!!!!
Rire
Homme noir : Ben oui quoi ! Regardez les yeux des gens qui partagent le même lit. Là j’parle même pas de l’amour, mais de ceux qui se donnent du plaisir, ceux qui se réchauffent, comme le Soleil réchauffe la Terre. Vous connaissez les yeux de ces gens-là…ils sont remplis de lumière, de la vraie lumière. Ils sont à leur tour des petits soleils qui brillent ou des petites terres qui brûlent.
J’aime voir les gens qui ont cette lumière, mais il n’y en a pas beaucoup ici. Non, c’est vrai par rapport à chez moi, vous n’êtes pas nombreux à pouvoir devenir des petits Soleils ou des petites Terres.
Mais vous, vous, je vois bien que c’est différent. Vos yeux brillent, mais d’une lumière lointaine…


Nous sommes bientôt arrivés. J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec tout ça.
Ah ! Voilà votre amie là-bas. J’espère que vous avez appréciez votre passage.
C’est ici que nos chemins se séparent et que votre traversée s’achève.

La femme : Oui, c’est ici que nos chemins se séparent. J’aurai aimé vivre une éternité, même un jour, dans votre monde, dans ce monde de lumière. J’aurai eu plaisir a laissé le temps blanchir mes cheveux et me donner l’envie de prolonger ma vie au travers de petits soleils et de petites terres, comme vous les appelez. Mais dans un monde où l’on créée l’envie à chaque instant, tout me brûle. Je brûle de l’intérieur. Même si je sais aujourd’hui que le soleil est fort, que votre soleil est le plus fort, ma lutte à moi est intérieur et c’est la passion qui me consume. Et la passion, c’est peut-être ce qui manque à votre monde.

La jeune femme sort . Une autre femme entre dans le véhicule.

Seconde femme : Félicitations ! Cette traversée vous permet de quitter votre poste de nautonier pour accéder à celui d’ange gardien.
Au préalable nous vous demandons de bien vouloir remplir ce petit questionnaire.
Merci.

Plan sur le questionnaire.

1. Regrettez vous votre fonction de passeur d’âmes ?
Oui Non

2. Une âme vous a-t-elle déjà fait douter sur vos méthodes et vos capacités en tant que passeur d’âmes ?
Oui Non

3. Si oui, quel enseignement en tirez-vous ?

Au moment où il lit la dernière question, la femme reprend

Seconde femme : Le doute est à la passion ce que l’homme est à la femme : à la fois contraires et complémentaires. Le principe de la passion est d’être dévorante, de toujours vouloir aller de l’avant, alors que le doute, lui, paralyse et demande un constant retour en arrière…

L’homme reprend la parole

Homme noir : Mais dans tous les cas, le doute et la passion consument nos âmes …

01 mars 2006

la parole faite chair


Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la Lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point accueillie.

l'évangile de St Jean, prologue, 1 à 5.
 
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