31 janvier 2006

Polymorphes et changeantes. Séduction. Impatience. Sourire. Ma faiblesse et mes soupirs.
J'ai envie de lui foutre une grosse claque, j'avais oublié les régles du jeu à la niçoise...LA PUTE!!!!!

29 janvier 2006

da me la pistola...



Fais tout pour ne pas refaire les même erreurs. Mais l’on échappe pas à soi-même, névroses, pathologies, mystères. Faire et refaire. Ne suis même pas soulagée qu ‘elle m’ai appelé. Sentiment étrange, elle est étrangère à ma vie. Je peux me rappeler d’elle avec joie mais aujourd’hui je n’ai plus rien à lui dire parce qu’elle ne m’a pas encore dit l’essentiel. La non discussion reste en suspens et me bouffe le ventre et la tête. Je ne pourrai plus m’ intéresser à elle tant qu’elle n’aura pas ce courage .
Et l’autre qui me voit enfin, et je tombe encore dans le piège, petit animal naïf. Elle me plait, elle est la seule à m’obséder 48 heures durant . Des mois que ça ne m’est pas arrivé. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je la veux, je la redoute. Elle est belle et elle a l’air apaisé. Elle est ma faiblesse. De ce qui n’a pas encore été fait. De sa main sur ma joue , de son corps frêle que je veux embrasser, bercer. De l’odeur de sa nuque que je ne connais pas . De cette tristesse qu’elle a réveillé en moi car elle est le possible que je désire et qui va m’obliger à agir, à faire confiance, à vivre encore.

(...)


J’en sais rien. Je lève les épaules. D’un seul coup me revient l’envie de taper les quelques lignes de coke que j’ai dans la poche. Je m’efforce d’évacuer cette envie de mon esprit, de mon corps entier. J’essaie de calmer ma respiration.
_J’ai quitté ma meuf lundi, alors pour l’instant j’essaie de pas y penser.
_Ok. Excuse moi je ne voulais pas te… mais la fille là, avec qui tu es venue…
_Non pas de problème. Non, Gaëlle n’est pas ma copine. C’est , comme qui dirait , une " potentielle copine de baise ". Je lui souris pour la rassurer tout à fait. Cette attention focalisée sur ma vie m’ennuie. Je lui retourne la question.
_Je suis célibataire depuis une éternité. Bon évidemment, je ne compte pas les coups d’un soir. Puis tu sais ce que c’est entre filles. On voudrait être comme les gays, être en couple et baiser avec qui on veut. J’pense pas que ce soit bien réalisable entre meufs. On est plus possessive...
_Ouais, ben ouais.
Titi et Alex nous rejoignent à cet instant. Elles remplissent à nouveau l’atmosphère de la légèreté qui commençait péniblement à lui manquer. Je respire profondément comme soulager par leur présence. Une nouvelle fois Mel se tourne vers moi, comme pour me signifier qu’elle ressent mon état d’âme. Je souris pour masquer mon embarras.
_Ca va les filles ? On s’éclate ? nous demande Alex. D’un même mouvement, Mel et moi agitons la tête en signe d’acquiescement.

Alex partie au bar revient charger d’un seau à glace.
_Vu qu’il y a plus trop d’ambiance, on va devoir se remettre à jouer !
A ce moment, elle échange un regard complice avec Titi. Elle se tourne ensuite vers moi et me demande si je connais le jeu de la paille. Bien qu’ayant parfaitement compris qu’elle faisait référence au jeu aperçu en début de soirée, je lâche un " non " innocent.
Les filles se rassemblent à nouveau autour de la table. Alex s’installe à côté de moi.
_Avant de jouer, je voudrai que tu me dises qui était cette belle fille avec toi ?
_C’est une femme que j’ai rencontrée l’année dernière en décembre. Je sors pas vraiment avec elle. On a flirté ce soir mais c’est tout. Bon, certes j’aurai aimé qu’il y ait plus mais on a si peu en commun que c’était voué à l’échec. Le destin a décidé pour moi, pour nous. Sa copine est arrivée et elles sont reparties ensemble.
_Non, elle a une copine ? !
_Ouais ; mais je pense qu’elles vont très bien ensemble. Par contre je sais pas comment on réagira quand on se reverra toutes les deux ! J’m’en fouts en fait.
_Et Sarah alors ?
_Ben , c’est fini depuis quelques mois et on a rompu il y a peu. Ca n’a pas été facile mais c’est arrivé. Tu sais , nous nous sommes séparées parce qu’il y a eu quelqu’un d’autre… c’est horrible d’aimer deux personnes…
_Ah…Et je la connais ?

26 janvier 2006

annales akashiques

Je ne lis plus comme avant. Je n'arrive plus à dénicher la perle rare qui me chamboule les entrailles. Mais parfois cela arrive encore, du moment que je sors de cette passivité qui est devenu acte de foi.
Bref, avant hier , j'ai lu une nouvelle, puis dans cette nouvelle un nom m'intriguait: Qumran. Je fais mes recherches et voilà que je me retrouve devant un nouveau mystère: Les annales akashiques. C'est là où j'ai perdu pied. On ne sait jamais où nous mène une lecture.

(...)


_ Ah ! Quand même ! Et tu bosses sur quoi ?
_Ben, c’est pas simple. Pour résumé, c’est tout ce qui touche au développement durable.
_Ouais je vois. J’y connais rien.
_Oui, c’est normal ; c’est pas très, très intéressant quand on est pas dedans.
Je suis très surprise. Très agréablement surprise. Le sérieux de cette activité dénote tant avec le lieu et les personnes présentes. La simple évocation d’une activité intellectuelle dans un endroit aussi superficiel m’a toujours rendu lucide sur la vanité des activités nocturnes ; surtout lorsqu’il s’agit de divertissement. Je pense à Pascal. Je me hais. Je la regarde droit dans les yeux , absente et concentrée à la fois. Sentant l’éloignement de mon esprit, Mel saisit mon avant bras.
_Ca va ?
Le contact me surprend d’abord. Je n’aime pas trop les contacts physiques inattendus. Je lui réponds que je vais bien, mais elle retire sa main comme si elle avait ressenti la crispation de mon corps entier. Je la vois se rétracter. Me sentant un peu coupable je décide de la rassurer. Posant à mon tour ma main sur son avant bras je lui demande comment elle a connu Alex.
_En fait, je suis la cousine de Titi.
_Ah ! Ok.
Je regarde son visage. Ses traits sont fins. Ses cheveux bruns et mi-longs encadrent son visage. Sa peau me semble plutôt pâle et égayée à certains endroits par de petites tâches de rousseur. Dans l’ensemble, elle est jolie et féminine.
Je me demande si elle aussi est comme sa cousine. Je me sens stupide. Est ce vraiment si important ?
Ses yeux sont assez grands mais assemblés harmonieusement avec sa bouche, son nez et ses pommettes. Ils semblent clairs, ses yeux . Probablement verts.
Elle se tourne vers moi et me demande ce que je fais comme étude.
_Je termine mon mémoire de philosophie.
_Ah ! Oui quand même. Et sur quoi, s’il te plait ?
_Je tente de mettre en perspective les idées de Schopenhauer, Nietzsche et Cioran.
_Ils ne sont pas réputés pour leur optimisme, ces trois-là !!!
Nous partons d’un même fou rire.
_Oh ! Ben c’est pas grave ! Moi non plus. Puis " qui se ressemble s’assemble ".
Nous nous sourions un moment. Elle reprend le dialogue laissé en suspend.
_Tu as d’autre passion que le pessimisme ? Me demande-t-elle avec un sourire malicieux.
_Oui, quand même : sport, ciné, musique. Un peu comme tout le monde quoi !
_Oui, c’est vrai. Mais l’amour dans tout ça ?
Je suis surprise, d’abord. Je pense que je rougis car elle se confond en excuse. Je bredouille une suite de " non, non, c’est pas grave ".Toujours est –il qu’elle a raison : et l’amour dans tout ça ?

23 janvier 2006


Je décide d’arrêter de parler. J’observe la table. Certaines filles sont allées danser. Je vois leurs mouvements chaotiques découpés par les stroboscopes. J’ai mal aux yeux et me retourne donc vers les visages les plus proches. Les filles semblent s’amuser. Certaines m’envoient des regards. L’une d’entre elles est très insistante. Je souris à toutes sauf à elle. Alex m’extirpe de mes pensées.
_T’as un ticket toi c’est clair !
_Quoi ! Moi ? Avec qui ?
_Ben t’es aveugle ou quoi !
_Non ; mais bon. J’suis pas seule ;
_Oh ben ça…
Je me mets à rire – histoire de me décontracter et d’éloigner tout sentiment de gêne - et Alex aussi. Je suis heureuse de cette complicité retrouvée. Je me rappelle, d’un coup, que Gaëlle est resté en bas.
_Oh la, une demi-heure déjà qu’on parle. Je descends voir comment va Gaëlle.
_Ok .Au fait, c’est vraiment une belle meuf. Mais , avec Sarah, c’est fini ?
_J’ai beaucoup de choses à te raconter. J’t’explique dès que je reviens.
_Ok.

5

Je cherche Gaëlle au milieu des visages inconnus. L’atmosphère de la boîte me convient maintenant. Les gens semblent s’amuser et être heureux. Je ressens moins la superficialité de ce lieu. Peut être est ce dû aux retrouvailles avec Alex. Inconstance humaine. Je suis humaine. Imparfaite .Versatile.
J’aperçois Gaëlle mais elle est près du vestibule qui mène aux vestiaires. Je m’approche mais elle semble accompagnée. C’est Nine. Je regarde Gaëlle avec insistance comme si nous pouvions établir une connexion télépathique. Pathétique. Elle me regarde enfin. Elle tourne ses yeux vers Nine puis vers moi en levant les sourcils. De dos, elle ne me voit pas.
Je regarde Gaëlle le plus intensément possible. Elle me fait un clin d’œil en signe d’au revoir. Je hais de nouveau ce signe soit disant emprunt de complicité. Je la regarde impassible et m’en retourne. M’en détourne.
Ce soir je ne goûterai pas au velouté de sa peau. Mais cela ne me désespère pas. La nuit est déjà bien entamée. Je ne dormirai pas seule car je ne dormirai pas. Je suis pathétique, mais je m’en fouts. Les autres le sont bien plus que moi. J’ai l’avantage de ne pas me mentir.
Légèrement dépitée, je rejoins Alex et les autres filles.
En remontant, je croise la fille qui me regardait à table. Elle me sourit et décide de me parler.
_Tu reviens avec nous ?
_Ouais, ma copine est partie.
Nous remontons ensemble. Entre la table et le bar, je croise Titi et Alex qui dansent avec entrain. Elles me sourient toutes les deux. Ou alors est ce à l’autre qu’elles sourient ? Peu importe.
Arrivée à la table, la fille m’invite à m’installer à ses côtés. Je ne suis pas très à l’aise mais bon.
_Tu t’appelles Lou, c’est ça ?
_Oui.
Un moment de silence. Je me rends compte que j’aurai dû lui demander son prénom. Je me lance.
_Et toi c’est…
_Mel.
_Ok. Je décide de nourrir la conversation comme je peux. Je lui demande donc si elle vient souvent ici.
_Non pas souvent. Ca doit être la quatrième ou cinquième fois. Mais j’aime bien l’ambiance. C’est un lieu ouvert et la musique me plaît bien.
_Ouais. Moi aussi j’aime bien. Tu fais quoi de beau dans la vie ?
_Je suis encore étudiante.
_Moi aussi. Tu fais des études de quoi ?
_J’termine un DESS de géophysique.

20 janvier 2006

D.O.B


Drôle d'année. Fais beaucoup de choses mais ne retiens qu'une date, date en pieds de nez, 25 février 2005. J'attends "l'anniversaire". Tous les mois j'y pense. Nouvelle obsession aussi: la vie est mon rêve. Je suis dans le pays idéal pour moi. Quand j'ai une idée fugace de ce qui pourrait être, ça arrive. Etrange. Etrange comme mon état d'esprit, sorte de parenthèse, dans l'attente de la vie choisie. Me demande pourqoui je ne l'ai pas fait avant. C'est évident et légitime pour tout le monde alors que moi, je ne voulais même pas l'envisager. Vais pas trop mal. Euphémisme, ça va super bien, mais je sais que j'aime trop cette manière de vivre. Vivre comme une absente, haut perchée dans les ouvenirs, l'inaction, la méditation, l'observation.

19 janvier 2006



Mort éphémère du soleil, hier soir. La beauté captée, capturée . Une demi minute avant sa disparition définitive. Au bon endroit au bon moment. Image authentique , certifiée sur l'honneur

17 janvier 2006

(...)


Ne sachant jamais quoi répondre à ce genre de questions rhétoriques, inventées pour que l’on se sente important même aux yeux de ceux que l’on ne connaît pas, j’esquisse un sourire maladroit qu’elle assimile à une réponse timide. J’essaie d’enchaîner.
_Ouais mais on s’connaît pas toi et moi ? !
_Non mais Alex m’a parlé des amis qu’elles avaient laissés sur Nice et tu faisais partie de ceux qu’elle ne voulait pas perdre de vue.
Je hoche bêtement la tête, comme s’il fallait que j’approuve son discours.
_Et toi, tu es de Nice même ? Je n’entends pas sa réponse mais ses lèvres ont la contraction si reconnaissable du " non ".
La conversation se poursuit. Les questions fusent. Je termine ma coupe de champagne. Tout en me re-servant, Alex se rapproche de moi. Je profite de cette proximité pour la questionner plus discrètement.
_Comment…comment tu as… Elle se penche pour me regarder dans les yeux. Je vois qu’elle se délecte de la pudeur de mes propos. Elle sourit malicieusement. Cela m’agace mais elle termine enfin la question que je n’ose pas formuler.
_Comment je l’ai rencontré et suis tombée amoureuse d’elle ? C’est ça que tu veux savoir ?
_Ben ouais ; j’avoue !
_Ben en fait, c’est assez banal. Elle travaillait dans la même Poste que ma sœur là-bas. Un soir avec mon beau-frère ils l’ont invité à dîner. On a discuté. Je lui ai beaucoup parlé de moi, ma vie ici et pourquoi j’ai eu envie de partir etc.
_Oui.
_Puis elle est devenue mon amie, ma confidente…Elle m’a ensuite raconté son propre parcours et, évidemment ses expériences amoureuses. J’ai d’abord était surprise mais c’est tout.
_Ok ; mais t’avais des sentiments plus forts, quand même, que de l’amitié ?
_Pas au début, j’te jure. C’est elle ensuite qui m’a dragué. Moi je calculais pas. Elle a su me cerner et me dire ce que j’attendais. Au fond elle a fait que révéler quelque chose que je porte en moi depuis toujours. Tout ce que j’attendais de Christophe elle me l’a apporté sans que je lui demande. T’imagines pas…
_Ouais.
_T’es en face d’une personne qui fait tout ce que tu attends qu’elle fasse ; qui te comprend avant que tu parles. C’est trop puissant ! Vraiment.
_Ouais j’imagine. Mais ton sentiment amoureux tu l’as pas refoulé sachant que c’était une fille et, que bon, t’étais hétéro.
_Ben non. Crois-moi quand tu rencontres l’amour tu regardes pas si la personne est jeune, vieille, moche, homme, femme. Je me suis laissée porter c’est tout. Mais c’est vrai aussi qu’elle a su me mettre en confiance. Puis t’as été un bon exemple ! !
J’acquiesce. Je reste un moment perdu dans mes pensées. Mi-nostalgique, mi-mélancolique. Alex le remarque et me demande si ça va.
_Oui oui, je réfléchis. Mais c’est quand même une grosse remise en question…Tes parents le savent ?
_Je leur ai rien dit mais ils s’en doutent, je pense, ouais.

15 janvier 2006

inégalable

Elle est la force et l'amour, je lui dois tout. De sa faiblesse nous avons fait notre force . Oui ,j'ai grandi trop vite mais heureusement car la vie est bien courte. Elle m'a aidée à ne pas m'encombrer. Elle est le parent idéal car des racines et des ailes, elle m'a donnée.

de ce que je porte en moi


"Dame présentant un long et lourd passé psychiatrique, plusieurs bouffées délirantes aigües ayant nécessité chaque fois une hospitalisation. La rémission est satisfaisante sous traitement ( électrochocs, neuroleptiques), mais la stucture reste très fragile. Il persiste toujours un vécu interprétatif avec idées de persécution. La grande fragilité de cette patiente ne lui permet pas d'exercer une activité salariée même à temps partiel."

15 avril 1984

(...)


4
Alex me fait signe. Elle est déjà en haut des escaliers. Nous avançons vers les fauteuils marron-rouge de la grande table du fond. Les filles qui nous font face à cet instant jettent des cris sonores pour accueillir Alex.
_Oh ! Ma belle, t’es passée où ?
Leur regard se pose sur moi, mais aucune ne m’adresse la parole. Je sens qu’elles me détaillent de haut en bas. Cela me met un peu mal à l’aise mais je me rends compte qu’il n’y a aucune malveillance.
_J’ai retrouvé une amie d’enfance. Je vous présente Lou. Titi passe-moi la bouteille et un verre. Champagne, ça te dit ?
J’acquiesce. Nous nous installons au milieu des corps échauffés par l’alcool. Elles ne se présentent pas mais Alex exécute un rapide tour de table. Elle me dit qu’à l’exception des deux sœurs assises au fond, toutes les autres sont homos. Elle me fait un sourire complice ; à défaut d’une réponse intelligente, je hoche de la tête. Certaines sont belles, d’autres beaucoup moins.
Je demande à Alex ce qui l’a fait revenir dans la région.
_La Réunion est une île fantastique. Seulement les lieux où tu te reconstruis sont rarement les lieux où tu restes vivre. J’ai passé quatre mois à Toulouse chez mon père et me revoilà.
Je sens bien que ce long séjour loin de la Côte cache plus que cela. Je me lance.
_Et Christophe ?
_C’est bel et bien fini. Depuis mon départ pour la Réunion, il a compris que je ne lui appartenais pas. Il m’a lâché comme ça. J’l’ai pas relancé parce que j’ai ressenti un soulagement énorme quand s’est arrivé.
_Je savais pas. T’as trouvé du boulot facilement là-bas ?
_J’me suis occupée des gosses de ma sœur. Comme j’te disais, j’crois que je suis partie plus pour me retrouver que pour autre chose. Maintenant, grâce à Titi, je me connais mieux et me sens plus stable.
Je regarde autour de la table mais n’arrive pas à me rappeler de laquelle il s’agit. Alex l’appelle.
_Je vais te la présenter. C’est la femme de ma vie ! Hi ! Hi !
Alex rit car ma bouche est restée grande ouverte. Je me ressaisis et finis par sourire. Son regard s’éclaire. Leur complicité saute aux yeux. Les paroles paraissent superflues entre elles. Titi est à peu près aussi belle que Alex. Blonde mais plus mince lui donnant une allure élancée et une fragilité intrinsèque, inhérente à sa féminité.
_Bonsoir, c’est donc toi Lou ?

12 janvier 2006

(...)


Je reprends un verre. A ma montre il est déjà deux heures trente. Peu importe. Les repères temporels sont inutiles la nuit. Je décrète que le temps n’existe pas. Sa relativité même en est la preuve, me dis-je, afin de m’en convaincre.
Pousser par la curiosité, je décide de retourner vers le groupe de filles de l’étage. Je reprends le même chemin que la première fois. Le copain de Gaëlle et le bloc qu’il s’est branché ne sont plus là. Certainement au toilettes. J’espère ne pas avoir à passer cette épreuve pathétique. Lieu où se mélange les odeurs de tous les fluides. Au milieu de mon ascension une main m’arrête. C’est Alex ! Le bonheur de la croiser après ces mois de séparation transforme entièrement mon visage. Les questions envahissent mon esprit mais aucune ne réussit à sortir pour l’instant. Il semble en être de même pour elle qui ne me quitte pas des yeux. Incapables de parler nous tombons finalement dans les bras l’une de l’autre. Le rapprochement des corps délie finalement nos langues. Je commence.
_Depuis quand t’es revenue ?
_A peu près un mois. Qu’est ce t’as fait à tes cheveux ? !J’te préfère largement comme çà…Y a pas à dire ; t’as trop bien fait de les couper.
_Merci. J’ai grave hésité puis j’y suis allée avec mon frère. Mais t’es toute seule ici ?
_Seule en boîte ? T’es folle ! Non j’suis avec des copines ; on est là haut. Viens. J’t’offre un truc et je te les présente.
_Attends, j’suis venue avec un copine…
_Sarah ? !!
_Non, c’est Gaëlle. C’est un peu long à expliquer. J’la préviens et j’arrive. Ben viens avec moi, comme ça c’est plus simple.
_Oups. Ok, j’descends avec toi…
Nous rejoignons Gaëlle au bar. Elle est avec les deux autres gars. Je leur présente Alex. Les regards se font insistants. Aucunes parcelles de son corps ne leur échappent. Sa beauté plastique est irréprochable et elle se passe de tout maquillage. Ses cheveux, plus blonds que dans mon souvenir, s’éparpillent sur ses épaules nues. Je dis à Gaëlle que je monte à l’étage avec Alex, histoire d’évoquer le passé. Elle me dit que je suis libre de faire ce que je veux. J’ai comme le sentiment que cette phrase exprime totalement l’inverse de ce qu’elle dit. Antinomie tout humaine. Je l’embrasse le plus sensuellement possible tout en la caressant sous son t-shirt, dans le bas du dos. Je lui murmure à tout à l’heure et lui souris tout en m’éloignant

11 janvier 2006

(...)


Je ressors et décide de monter. Je croise une multitude de regards. On me détaille de haut en bas. Ce soir cela ne me gêne pas. La fille qui m’accompagne est une véritable vénusté ! Elle me met en valeur. J’ atteints la mezzanine. Le second bar est aussi assailli par la même faune que celui du bas. A cet étage il y a des tables et des fauteuils d’un bordeaux presque marron. Tous occupés. Une des plus grandes tables est assiégée par une vingtaine de filles. Je les vois, tour à tour, se lever et se rasseoir, deux par deux. Leurs visages sont très proches à ces moments-là. Plusieurs personnes m’empêchent de bien distinguer de quoi il s’agit. Je me décale. Approche discrètement en buvant une gorgée de mon verre dépourvu de glaçon mais encore assez frais. Je me colle au bar pour ne pas qu’elles remarquent mon regard inquisiteur. Leur jeu continue. Elles sont hilares et bruyantes, mais personne ne leur fait remarquer. Je trouve cette liberté agréable. D’ailleurs, lors de nos baisers avec Gaëlle, je ne me suis pas sentie épiée.
J’effectue un demi-tour discret. Elles sont assez jolies dans l’ensemble. Deux ou trois se démarquent tout de même : plus de maquillages, moins de vêtements. Leur jeu continue. Par deux, elles se lèvent de la banquette ; leurs visages se rapprochent ; les yeux restent grands ouverts. L’une d’entre elles fait sortir un objet, que je ne vois pas encore, de sa bouche. Je comprends alors que la seconde doit le saisir sans toucher l’autre. Ce couple là reste longtemps, l’œil fixe. J’aperçois alors un microscopique morceau de paille bicolore. La seconde le saisit enfin. Le jeu continue. Personne ne semble s’ennuyer.
Je redescends par l’escalier intérieur cette fois. Gaëlle m’accueille en bas : où étais-tu ?
_En haut.
_T’as croisé quelqu’un qu’tu connais ?
_Non.
_Tu matais alors !
_Non ; quelle idée ! Je me jète alors à son cou. Comment veux-tu que je voie quelqu’un d’autre que toi ? Sa bouche est brûlante. Ma langue fraîche. Le nouveau contraste de ce long baiser me fait chavirer. Je sens sa grande main au milieu de mon dos. La mienne explore une nouvelle fois ses cheveux. Mon cœur calque l’accélération du beat de la musique. Je plane littéralement. Littérairement. Cette fois j’oublie que nous ne sommes pas seuls. Mon bassin se colle au sien de manière indécente. L’alcool laisse s’exprimer les premiers effets de la dés inhibition.
Reflux de la conscience. Au rythme de la musique, se substitue celui de mon cœur. Chaque chose reprend sa place. Je me dégage progressivement de son étreinte. La peau de mes bras s’est recouverte de perles de sueur. Sa sueur.
Ses bras se relâchent progressivement. Me relâchent tendrement. J’espère qu’elle sera aussi lascive tout à l’heure, au milieu de la nuit, pris au piège de mon corps.
Nous décidons d’aller danser. Les trois potes de Gaëlle sont éparpillés sur la piste de danse. Deux d’entre eux s’acharnent sur la même fille. Le troisième embrasse langoureusement un mec magnifiquement beau. Ils sont à deux pas des toilettes. A deux pas des préliminaires. Je regarde Gaëlle. J’aime la manière qu’a son corps de bouger sur la musique.

10 janvier 2006

(...)


3
Nous arrivons maintenant au K. . Gaëlle m’explique qu’elle aime cet endroit. Moi, je le trouve identique aux autres lieux de drague de la Côte. Tant pis. Nous descendons l’ escalier qui mène au bar. Elle m’offre un Malibu Ananas. La fraîcheur de la boisson compense l’atmosphère close et suffocante qui règne ici. Je regarde les nombreux visages qui s’agitent dans l’obscurité entrecoupée de rais de spots despotiques. Il me semble t’apercevoir. Je te cherche plus précisément. Ce n’est pas toi, évidemment. La sensation apparue au moment où j’ai cru te reconnaître me laisse confuse et rêveuse. Mélange de joie et de peur extrême. Mal de ventre et jambes fragilisées. Je me ressaisis. Gaëlle me demande de lever mon verre pour un prétexte qui m’échappe.
Elle me précise qu’elle lève son verre à notre prochaine nuit d’amour. Je rougis et souris niaisement. J’approche mes lèvres de sa joue. Elle m’embrasse alors sans détours. Sa bouche est fraîche. Sa langue douce et sucrée. Ma main se noie dans ses cheveux. Ils sont si fins que ma paume les assimile à des milliers de grains de sables fuyants. L’humide douceur de ce baiser m’enivre. Ou alors est ce l’effet du Malibu …
Je quitte sa bouche. J’ouvre les yeux. Le monde est le même. Je me rappèle soudain de Nine. Elle n’en parle pas. Je n’en parlerai pas non plus. Il se pourrait bien que ce soir elle m’appartienne. Ce que j’aime le plus à cet instant, c’est l’idée qu’elle puisse croire que ce soit d’elle que vienne cette douce initiative. Faiblesse humaine. J’aime.
La première fois que tu m’as embrassée fût tellement plus timide. Maladroite même. En plus, je t’en voulais de fumer, d’avoir cette haleine de cendres froides. Tes lèvres étaient bien plus minces que celles de Gaëlle.
Je l’embrasse de nouveau. La magie reste intacte. Je m’en nourris, presque indécemment. Elle me quitte pour aller danser avec les amis que nous sommes venus rejoindre. Aucun des visages ne m’est familier : trois mecs assez identiques. Cheveux courts, t-shirts moulants, colliers de bois autour du coup et bronzages impeccables il me semble. L’obscurité peut me tromper. Je me tourne vers le bar. J’observe les visages les plus proches : blondasses friquées, quinquagénaires audacieux -ou vicieux, ça dépend du point de vue –au cou envahi de chaînes en or, jeunes filles à l’allure masculine, p’tits mecs qui se parlent avec une main sur l’épaule. Je cherche le serveur du regard : la même chose, s’il te plaît. Mes yeux se perdent à nouveau dans la foule agitée. Je décide de la traverser. Gaëlle s’amuse. Elle me fait un clin d’œil. Je hais les meufs qui font des clins d’œil.
Je décide d’aller aux toilettes. Tout en refermant la porte, je me rappelle qu’il me reste quelques lignes de c. . Puis je décide de me rafraîchir le visage et l’envie me passe comme elle m’est venue. J’évite soigneusement de croiser mon regard dans le miroir. La musique est tamisée et la lumière diffuse. C’est plus agréable ici. Plusieurs couples discutent ou entament déjà des préliminaires.

09 janvier 2006

(...)


Ce soir c’est le poids du corps de Gaëlle que je veux sentir sur mon cœur. Suivant sa taille, elle pèse probablement huit kilos de plus que moi. C’est étrange mais je trouve cela très excitant ; le simple fait d’imaginer sa poitrine comprimer la mienne, au plus fort de l’étreinte me bouleverse singulièrement. Une nouvelle fois je me raccroche à ses paroles pour ne pas sombrer dans l’attitude pré-coitale béate et si reconnaissable de toutes les femmes.
_ T’as le temps de prendre un verre ? Me demande-t-elle.
_ Ouais ; j’ai rien de bien prévu pour ce soir. Où veux-tu aller ?
_N’importe tant qu’on reste en terrasse : la fumée me fait trop mal aux yeux.
_Bon, ben allons sur le Cours. On verra là bas.
Ma marche n’est plus solitaire. Nous avançons droit vers le centre vivant de la vieille ville. Là où il est préférable d’être jeune et belle.
Pour notre couple, je serai la jeunesse.
Je perçois la chaleur dégagée par son corps. Je la désire de plus en plus. Des scenarii sensuels s’élaborent dans ma tête. Il faut que je relance la conversation sinon je risque de me jeter sur elle. Bêtement, je lui demande ce qu’elle a fait de sa journée. Je sais que faire parler les gens d’eux mêmes constitue la meilleure parade pour ceux qui n’ont rien à dire. Je n’ai rien à dire et j’ai bien trop peur d’agir.
Finalement, nous prenons place au cœur d’une terrasse aux chaises bleues. Il y a beaucoup de monde autour de nous. Je suis accablée par le bruit de cette multitude. Cette somme de voix forme un alliage particulier de sonorités, de langues et de conversations. Je pose de nouveau mon regard sur son visage. Il est exactement l’opposé du tien. Cela ne m’a jamais paru aussi clair que ce soir. Peut-être est-ce dû à l’éclairage de mon désir nouveau. Peu importe. En la regardant, je me rappelle la blancheur extrême de ta peau. Pas même des journées entières d’exposition au soleil n’arrivaient à tanner ta soie immaculée. Pourquoi ce dialogue avec ton corps absent ? Moi qui étais si fière de proclamer que t’avoir quittée avait été facile. Je suis là avec une femme que je désire et mon esprit me porte irrémédiablement vers ton corps ! Gaëlle m’aidera à t’oublier comme toi tu m’as aidé à oublier Sarah…
Dans ses bras je t’oublierai tout à fait, j’en suis sûre. Aimer ou être aimé ? Désirer ou être désiré ? L’alliance de deux personnes relève vraiment de la magie. De l’inconscience. De la faiblesse. Le désir semble être, tout de même, la rationalisation la plus juste du sentiment que l’on brandit avec grandiloquence au-dessus de tout autre : l’Amour. Le déroulement de cette insipide soirée m’égare dans les méandres de mon inconscient. Aujourd’hui je n’ai pas un esprit grandiloquent. Je n’aimerai plus jamais.
Est-ce dire que je t’ai aimée ?
Peu importe. Ton image est si loin maintenant. Je suis à peine capable de me figurer ton regard. Je retourne vers ma camarade de soirée. Je me rends compte qu’elle est au téléphone. Ses lèvres merveilleusement dessinées s’étirent remarquablement : elle semble sourire à un fantôme absent. Son regard cherche le mien. Mes yeux quittent sa bouche et se laissent surprendre par la clarté polynésienne. Elle sourit de nouveau. Raccroche. Je souris à mon tour.
_Je suis invitée en boîte. Ca te dit?
_Ouais.
J’accepte pour ne pas avoir à la quitter. Je suis subjuguée par l’inconstance humaine. Il y a moins d’une heure elle m’a assurée vouloir éviter les lieux clos saturés de fumée. La voilà prête à s’enfermer dans un enfer de bruit, de chaleur et de volutes asphyxiantes en tout genre.

homo sapiens sapiens


J'ai essayé. Beau comme tout mais autant de sensualité qu'un piquet. Rien à faire, ça n'a rien donné. Pire encore j'ai eu la nausée. C'était pas de sa faute. Jsuis pas faite pour les coups rapides sur les banquettes arrières. No man's land. Sorry.

08 janvier 2006

(...)


2
J’erre maintenant sur la place habillée de petits immeubles rouge décoloré. L’air de la mer me manque. Le ciel est ensanglanté par la mort éphémère du soleil. Je sais qu’il réapparaîtra demain matin et qu’il s’effacera de nouveau le soir, néanmoins chacun de ses adieux demeure unique et particulier. Chaque étreinte que nous avons partagée était aussi familière qu’unique. Un déjà-vu au goût nouveau ou peut-être du nouveau au goût de déjà-vu.
Peu importe. J’entre dans la vieille ville avec le regard d’un adulte qui reconnaît les lieux de son enfance. Je décrète alors que tout m’appartient.
Je me rappelle soudain qu’il faut que j’évite de passer devant le restaurant libanais. Ne pas avoir à faire la conversation à ce petit mec tout laid et tout sûr de lui. Il me drague depuis quelques mois. Lui, il a toujours fait comme si tu n’existais pas. Je n’aime pas son regard, ses petits yeux noirs indiscrets. Voilà un paysage dont la découverte me désintéresse tout à fait. Il a le regard sûr de ceux qui ne réfléchissent jamais sur rien mais qui ont un avis sur tout. Cela m’insupporte ; j’en ai presque la nausée. Etre désiré par quelqu’un qui vous répugne. Aujourd’hui je comprends que c’est pire que de ne pas être aimée par celle que l’on désire. Je saisis également que je suis peut être seulement capable de désirer. Et toi, t’ai-je aimée ? Je ne sais plus bien au fond. C’est étrange. Tu étais ma première pensée du matin. La seule préoccupation de mes journées solitaires. Le rythme lancinant de mon esprit au seuil du sommeil. J’ai désiré ta peau, tes mains, tes lèvres incontestablement. Je me rappelle chaque détail : les endroits où la peau est douce et fragile, où elle se rétracte à l’approche des doigts.
Pour éviter le restaurant, je traverse la grande Place. Prise au piège : j’entends mon nom. Je suis rassurée de découvrir que la voix appartient à Gaëlle.
Gaëlle me plaît immensément. La texture de sa peau m’intrigue. Elle est Polynésienne, ses yeux sont clairs, sa peau reflète l’éclat particulier de la lumière appartenant à ses latitudes. Elle me parle mais je ne l’entends pas. Je suis submergée par l’éclat particulier de ses yeux, gardés de cils si langoureux que…Je détourne mon regard et me raccroche à ses paroles. Elle parle d’une fille que je suis supposée connaître. Son visage se dessine au fur et à mesure de la conversation. Mes sentiments pour elle aussi. Je sais que je la hais. C’est sa petite amie. Est-ce la seule raison qui me fait dire que je la hais ? Je ne sais plus. Peut-être. Après tout elle, elle connaît le velouté de cette peau que je désire de plus en plus. Ta peau à toi semblait trop petite : une taille en dessous de ce que ton corps exigeait. Aucun pli. Impossible de jouer avec. Alors ma main parcourait, survolait inlassablement le paysage familier de ton torse, de ton dos, de… La redécouverte des chairs timides qui nous rend si impudique dans l’intimité.

07 janvier 2006

chronique d'une jeunesse sublimée (Part I)


1
"Je marche. Il est temps de descendre ce grand boulevard qui mène à la mer. Qui me mène à l’infini. Cela n’a pas été difficile de partir. Quitter l’assemblée composée de ces personnes que je ne supporte plus. Te quitter. Je décide, malgré la beauté de son bleu adouci de mauve, de détourner mon regard de l’étendue infinie. Ta peau n’était jamais bleue. Pas même lorsque tu avais froid.
Je tourne à droite ; je me noie dans la masse des immeubles. Grandes bâtisses bourgeoises fin dix-neuvième siècle.
Je respire profondément et frissonne légèrement. Je marche. Je marche nuque baissée. Tu ne frissonnais jamais. Pas même sous les caresses de ma main froide. Le ciel est maintenant couleur de lait. Blanc, soyeux, saturé. J’ai mal aux yeux quand le ciel est décoloré comme cela. C’est difficile de photographier un ciel de cette teinte. Teinte qui est presque matière. Tu n’aimais pas ce genre de lumière. Je me demande qui connaît la vraie lumière ? Superposition de réalités.
Je me souviens de ces longs moments que je passais allongée sur ton cœur, ressentant de plus en plus précisément les battements de ton corps. Il est déjà dix-neuf heures passées ; une légère brise s’est levée et ma peau se laisse parcourir par un frisson nouveau. Je n’ai pas vraiment froid, je ressens juste l’atmosphère extérieure. Je m’abandonne. Ma main droite entreprend le réchauffement de mon avant-bras gauche. Je suis une nouvelle fois surprise par son pouvoir : ambivalence de force et de douceur.
Je décide de retourner sur mes pas. Je ressens le besoin de me perdre dans cette grande avenue saturée de platanes immenses. Mon souffle reste régulier. Mon téléphone sonne pour me rappeler que je suis encore liée au reste du monde. J’ai le pouvoir de l’éteindre. Ma main a le pouvoir de l’éteindre, tout comme elle a le pouvoir de réveiller le désir. Je comprends alors qu’il me sera impossible de dormir seule ce soir. Découvrir un corps inconnu ou redécouvrir un corps déjà exploré ? Le plaisir sera-t-il le même ? Je décide d’être explorateur de paysage nouveau. J’erre. Une phrase tourne en boucle dans ma tête : " Just because you wander in the desert, it does not mean there is a promised land ".
Nous sommes en Juin. Il sera facile de trouver une complice pour la nuit. Je me dirige vers la vieille ville, là où la vie se concentre, là où la promesse d’une étreinte nouvelle est garantie."

06 janvier 2006

ouais, biensûr!


pas de nouvelles shoes pour bibi, mais une sortie tonight à la Royal House. 'Tain, je voulais tenir jusqu'au set de Ivan Smagghe, mais on ne peut rien refuser à ses namies, même si on n'a pas de nouvelles chaussures...

05 janvier 2006

l'héritière


Kenza rit aux éclats. Soleil.
Comme toi, je sais aujourd'hui ce que c'est de ne plus avoir de Papa.
Comme toi, je sais maintenant qu'il faut jouer, rire , s'émerveiller toujours mais sans oublier et lui parler quand j'en ai besoin.
Comme tu es là , je n'aurai sans doute jamais besoin d'avoir d'enfant puisque tu es l'héritière parfaite.
De toi, j'ai tout appri. J'ai la sagesse de tes six ans.

04 janvier 2006

auto portrait


Tout le problème est là. Tu ne sais pas dessiner, pas vraiment écrire et encore moins photographier. En somme, la seule solution pour flatter cet égo vorace réside dans l'entretien régulier du blog. Mot après mot, les contours se forment, se déforment, se précisent ou deviennent flous pour tenter de capter les mystères du caractère humain. Tout y est subjectif. Tout y est sujet par l'objet.
 
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